4 histoires de marques que tout le monde croit vraies mais qui sont fausses

Entretenues volontairement ou non par les marques, voilà 4 histoires ou idées reçues fausses sur la création et l'histoire de quelques marques.

La recette secrète du Coca-Cola n'est pas si secrète que ça

C'est dans un coffre-fort, dans le musée de la marque situé à Atlanta, que serait soigneusement gardée la recette du Coca-Cola. Et afin de préserver ce précieux secret, seule une poignée d'employés de la marque connaitrait la formule exacte du soda le plus vendu dans le monde!

Sauf que bien sûr, tout cela est faux: cette histoire inventée de toutes pièces par l'un des anciens PDG de la société est avant tout un tour de passe-passe marketing destiné à entretenir la renommée de la marque et le sentiment de l'existence d'un goût "unique" de la boisson.

En réalité, pour des industriels désirant en reproduire le goût, il est bien facile de connaître précisément la composition exacte du Coca-Cola. Pour preuve: nos magasins contiennent déjà un bon nombre de copies du fameux soda ou des variantes régionales dont le goût n'est pas si éloigné de l'original.

Il n'existe de toute façon pas de recette unique du Coca-Cola: celle-ci a régulièrement changée depuis sa première commercialisation en 1886 (qui contenait de l'alcool et de la cocaïne!) et elle est également modifiée en fonction des pays dans lesquels le soda est vendu.

Google, Apple, Microsoft, Amazon... Le mythe de la startup à succès créée à partir de rien dans un garage par des étudiants sans le sou

Le mythe de l'entreprise à succès créée par des étudiants désoeuvrés dans le garage d'un pavillon de banlieue est tenace et incarne parfaitement le rêve américain. Le garage de la famille Jobs situé à Los Altos dans la fameuse Silicon Valley a d'ailleurs été classé "site historique" en 2014.

Dans beaucoup de cas pourtant, même si les premiers pas de nombreuses entreprises à succès ont effectivement eu lieu dans un garage, celui-ci n'a pas forcément eu une place de premier ordre dans le développement de la société, et leurs fondateurs n'étaient pas vraiment désoeuvrés et pouvaient au contraire compter sur le soutien financier extrêmement important de leur famille et amis.

Steve Wozniak, le co-fondateur d'Apple avec Steve Jobs, a par exemple déclaré en 2014 que le garage de son ami servait bien de point de rassemblement mais qu'aucun produit de la marque à la pomme n'y avait été conçu et assemblé.

On associe également l'image du modeste garage à la précarité dans laquelle se serait trouvée ces jeunes entrepreneurs n'ayant même pas assez d'argent pour louer de vrais locaux. En réalité, les fondateurs de certaines des plus importantes entreprises du numérique (Microsoft, Amazon, Google...) ont pu profiter de la fortune de leurs proches (parents et amis) pour débuter leur aventure (il est vrai, dans un garage) dans des conditions très confortables.

Nous avons d'ailleurs rédigé un article expliquant plus en détail dans quelle mesure Bill Gates, Jeff Bezos ou encore Sergey Brin et Larry Page avaient bénéficié de soutiens financiers pour la création de leurs entreprises et démysifiant la légende de l'humble garage du début de ces géants du numériques.

Peugeot: le zéro central des noms des modèles n'a pas été créé pour insérer la manivelle!

Beaucoup pensent que les noms des modèles de voitures de la marque Peugeot ont toutes un zéro central (205, 306, 404...) car celui-ci serait un "vestige" du trou utilisé sur les plus anciens modèles pour insérer la manivelle et ainsi faire démarrer le moteur du véhicule.

Cette histoire n'est cependant pas exacte, comme nous le raconte le conservateur du musée "L'Aventure Peugeot", Hervé Charpentier.

La numérotation avec un zéro central propre à la marque a débuté avec le 201ème projet de celle-ci: la Peugeot 201 en 1929. A partir de ce modèle, les dirigeants de Peugeot pense qu'il serait une bonne idée de nommer les différentes voitures selon leur catégorie et ancienneté.

Le système de numérotation que l'on connait encore maintenant est alors adopté: le premier chiffre représente la taille des voitures, des plus petites (201 en 1929 et 104 en 1972) aux plus grandes (601 puis 70X et 80X) tandis que le dernier chiffre correspond à la génération du modèle (la 208 étant plus récente que la 207, elle-même plus récente que la 206, etc.). Le "zéro" n'est là que pour faire la liaison entre les 2 numéros.

En revanche, il est vrai qu'à partir de la seconde génération suivant cette numérotation, les ingénieurs de Peugeot ont utilisé la présence du zéro central pour masquer le trou disgracieux du passage de la manivelle. Mais sur les précédents véhicules de la marque (de la peugeot "Type 1" de 1889 à la "Type 190" de 1928 et les 201, 301, 401, etc.), le passage de la manivelle était bien visible, non masqué par la numérotation.

En bref: le "zéro" central a bien été utilisé pour masquer le passage de la manivelle à partir des années 30 mais n'a pas été spécialement créé pour cela.

Häagen-Dazs: la marque ne vient pas du Danemark!

Lorsque l'on veut vendre des glaces, quoi de mieux qu'un nom de marque à la consonance scandinave, évoquant le froid et la neige? C'est ce que s'est dit Reuben Mattus lorsqu'il a inventé ce nom et créé la marque en 1961 aux Etats-Unis.

En plus d'évoquer la fraicheur des pays du nord de l'Europe, le tréma a l'avantage d'attirer l'oeil des clients. La marque joue également sur l'image artisanale que se font les américains des produits en provenance d'Europe, ce qui correspond parfaitement à l'image haut-de-gamme que veut donner l'entrepreneur à Häagen-Dazs, qui sera vendu dans des petits pots luxueux. Soixante ans après la création de la marque, le concept n'a pas changé et les produits de la marque sont encore considérés par les consommateurs comme des produits haut-de-gamme.

Mais pourquoi un mot inventé à la consonance Danoise?

Même si le mot "Häagen-Dazs" ne veut strictement rien dire, il s'agit selon le créateur de la marque d'un mot fictif Danois, précisément.

Reuben Mattus était en effet un immigré juif polonais et, s'inspirant de l'histoire du peuple Juif, celui-ci a souhaité rendre hommage au Danemark pour l'effort de ce pays dans le sauvetage des juifs durant la seconde guerre mondiale. Les actions de la résistance et de nombreux citoyens Danois ont en effet permis l'évacuation de la quasi-totalité des juifs du pays vers la Suède (alors neutre) durant son occupation par l'Allemagne Nazi.